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Un turbo endommagé... Cette annonce s'accompagne souvent de toute une série de signaux d'alerte. C'est logique, car il s'agit d'une pièce coûteuse dont la réparation va exiger de nombreuses heures de travail. Le grand risque, avec la réparation du turbo, ce sont les pannes à répétition. Avec ces huit données, nous vous montrons clairement l'importance de l'entretien du moteur pour éviter les dégâts au turbo ainsi que les pannes à répétition.

Donnée 1 : en réalité, le turbo ne s'use pas

De nombreuses pièces constitutives d'une voiture doivent être remplacées à un moment donné, comme les pneus et les disques de frein. Le turbo lui-même ne s'use pas, en réalité, mais bien les pièces soumises à des contraintes mécaniques, comme la soupape de décharge ou les buses variables. Le turbo effectue pas moins de 200 000 tours par minute, et il peut fonctionner ainsi pendant des centaines de milliers de kilomètres et des dizaines d'années. Il y a toutefois une condition pour pouvoir fournir ces extraordinaires prestations. C'est ce que nous vous expliquons avec la donnée numéro 2.

Donnée 2 : le turbo est sensible aux influences externes

Le turbo est parfaitement conçu pour accomplir sa tâche. De l'huile adéquate et propre ainsi que de l'air frais sont tout ce dont il a besoin. Il est super solide, mais aussi super sensible aux influences externes. Si le turbo ne peut plus aspirer de l'air et libérer ses gaz d'échappement en toute quiétude, cela entraîne tôt ou tard des codes de panne. Sans parler de l'effet destructeur des petits écrous desserrés ou des particules d'usure provenant d'une courroie de distribution !

Donnée 3 : c'est justement l'interaction avec le turbo qui est complexe

Cette sensibilité rend la technique du turbo compliquée. Le turbo et le moteur ne sont pas reliés mécaniquement entre eux. Cependant, un fonctionnement sans panne du turbo dépend d'une interaction harmonieuse entre le turbo, le système d'alimentation en carburant, le système électrique et la gestion du moteur. C'est pourquoi une panne du turbo ne réside la plupart du temps pas dans le turbo lui-même. Mais où donc, alors ? Elle peut avoir différentes origines. Il est essentiel de trouver la bonne cause, car... mais vous pouvez le découvrir avec la donnée n° 4.

Donnée 4 : les dégâts au turbo sont presque toujours des dégâts consécutifs

Supposons que la cause réelle de l'avarie du turbo n'ait pas été élucidée. La voiture indique sur le moniteur « problèmes de pression du turbo » ou « sous-alimentation », un nouveau turbo est commandé et monté en respectant parfaitement les prescriptions. Le nouveau turbo est donc confronté aux mêmes circonstances qui ont endommagé le turbo précédent. Cela va bien se passer pendant peut-être quelques mois mais, à un moment donné, le propriétaire du véhicule va à nouveau se présenter. Un doute sur l'origine des dégâts au turbo ? Enregistrez le nouveau turbo avant son montage auprès de Turbo's Hoet et un spécialiste vous appelle dans les 30 minutes pour poser avec vous le bon diagnostic.

Donnée 5 : avec l'huile moteur, la quantité et la qualité comptent

De nombreuses pannes de turbo surviennent à cause d'une lubrification insuffisante. Il y a moyen de l'éviter grâce à un bon entretien. Il faut non seulement assez d'huile (propre), mais aussi la bonne huile, telle que prescrite dans les spécifications du véhicule. Si l'huile est sale, le turbo en souffre. Même si la voiture roule peu, l'huile vieillit, par exemple à cause de l'humidité. La qualité de l'huile s'est bien améliorée ces dernières années. C'est pourquoi les spécifications recommandent désormais un plus grand intervalle entre les vidanges. Respectez toujours cet intervalle et ne le dépassez pas. Pour que vous compreniez bien ce point, nous vous expliquons les deux fonctions principales de l'huile : lubrifier et refroidir.

1. Comme l'huile circule, elle évacue la chaleur créée, par l'intermédiaire du refroidisseur d'huile.
2. L'huile retourne dans le carter, avec des particules d'usure ou de carbone, qu'elle a emmenées sur son passage.
3. Le filtre à huile retient la plus grande partie de la saleté, mais pas tout.
4. Les particules de saleté qui restent dans l'huile perturbent le rôle de lubrification de l'huile et la température augmente donc aussi.
5. La qualité de l'huile diminue donc encore (l'huile est faite pour avoir de bonnes performances entre 60 et 120 °C). En outre, les additifs ajoutés à l'huile pour éviter qu'elle s'acidifie ne fonctionnent pas correctement.
6. L'acidification est une conséquence naturelle du processus de combustion et rend l'huile encore plus fine. Le pouvoir lubrifiant diminue donc. En effet, il repose sur une mince pellicule d'huile qui veille à ce que les pièces en rotation ne se touchent pas l'une l'autre. Si l'huile est trop liquide, la pellicule d'huile est trop fine et les pièces se touchent, ce qui fait à nouveau augmenter la température.
7. L'huile protège également contre la corrosion, sauf si elle est acidifiée. L'huile occasionne alors de la corrosion sur les différentes pièces du moteur.
8. Le mélange avec du carburant est une autre cause de diminution de la viscosité de l'huile. Le processus de régénération du filtre à particules ne se déroule pas bien, par exemple ? Une partie du carburant peut alors se retrouver dans l'huile. Par exemple, si la température a augmenté dans l'échappement pour la régénération à cause de l'injection d'un supplément de carburant. Le carburant peut alors aboutir dans le carter via les segments racleurs d'huile le long de la paroi du cylindre.

Donnée 6 : le turbo doit pouvoir évacuer ses gaz d'échappement

Si un filtre à particules ou un catalyseur est colmaté, le turbo souffre d'une augmentation de la contre-pression des gaz d'échappement. L'actionneur de la commande de surpression variable du turbo est une connexion ouverte. Normalement, les gaz d'échappement ne passent pas vers l'extérieur par l'intermédiaire de cette connexion ouverte. Cela vient du fait que les gaz d'échappement ont une vitesse énorme et que, dans une situation normale, un bon écoulement se produit via le filtre à particules et le catalyseur. Si ce flux n'est toutefois pas optimal, les gaz d'échappement cherchent un itinéraire alternatif. Les gaz d'échappement peuvent alors être poussés vers l'extérieur via l'actionneur de la commande de surpression.

Un autre effet d'une contre-pression extrêmement élevée est que les gaz d'échappement pénètrent dans le boîtier de roulement à travers le joint d'huile du côté échappement. La température de l'huile présente augmente alors. Cela entraîne une lubrification insuffisante du rotor et des roulements. L'huile présente peut même brûler. L'intérieur du turbo est colmaté et la lubrification est insuffisante. Le logement de turbine peut même se fissurer. Les particules de suie des gaz d'échappement s'accumulent dans le logement de turbine ce qui encrasse la régulation de la pression (soupape de décharge et buse). Cela entraîne une usure excessive ou un blocage de la régulation de la pression. Cela engendre des problèmes de pression.

Donnée 7 : le turbo doit pouvoir aspirer de l'air propre

Le turbo fonctionne en ajoutant de l'air sous pression au moteur. La combustion est alors optimale et le moteur fournit de meilleures performances. Un système d'admission propre offre peu de résistance, ce qui fait qu'un flux d'air maximal peut le traverser. Cela augmente l'efficacité. Il est donc important de monter régulièrement un filtre à air neuf et de nettoyer le flexible d'aspiration d'air jusqu'au collecteur et aux ports d'admission. L'intercooler récupère les restes d'huile éventuels de la ventilation de carter et du turbo. Contrôlez-le et nettoyez-le donc aussi périodiquement.

Donnée 8 : il faut inclure le turbo dans l'entretien standard

En plus des points ci-dessus, vous éviterez de nombreux dégâts au turbo en le contrôlant lors de chaque entretien au niveau du jeu sur le rotor. Vérifiez par ailleurs aussi si le côté admission d'air est endommagé et si le côté échappement présente des fuites de gaz d'échappement. Cela vous donne les meilleures chances de découvrir des causes éventuelles de dégâts au turbo avant qu'ils ne surviennent.

C'est bien de partager ses connaissances et ses compétences

Le turbo est une belle pièce de technologie. Précisément parce qu'il exige de nombreuses connaissances sur le fonctionnement des moteurs à combustion. Même pour les professionnels très expérimentés, une panne de turbo est encore souvent un défi. Jusqu'à ce que la cause ultime soit trouvée (une fissure presque indécelable dans la gaine intérieure du flexible de l'intercooler, pour ne donner qu'un exemple). C'est pourquoi il est bon que nous partagions nos connaissances et nos compétences les uns avec les autres.